Quelles cartes jouer ?

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Tu ne le sais peut-être pas. Mais un des fondamentaux de ce jeu, c’est qu’il faut savoir se coucher plus souvent que l’on joue de mains. Car au poker, il y a plus de mains de départ qui te feront perdre de l’argent que de mains qui t’en feront gagner.

Souviens-toi, j’ai sorti une courte vidéo il y 6 mois qui s’intitule «Quelles cartes jouer au poker quand je suis débutant» Pour rappel, je te conseille dans cette vidéo de ne jouer qu’un petit éventail de mains, à savoir toutes les paires servies de la paire de 2 à la paire d’As. Et tous tes AK, AQ, AJ, KQ. Tu peux compter, tout ceci représente 17 mains au total. Ceci correspond à 142 combinaisons de mains sur les 1326 que tu peux recevoir du dealer.

Aujourd’hui, on va parler de ce sujet un peu plus en profondeur et voir ensemble quelles mains il est bon de jouer selon les innombrables situations que tu peux rencontrer dans une partie de poker. Que tu sois débutant ou d’un niveau déjà avancé au poker, sache que cet article est important pour ta compréhension du jeu. Elle t’aidera notamment à réduire tes erreurs et t’apprendra en partie à gérer ton stack aussi bien en cash game qu’en tournois.

Quelles mains jouer en fonction de ta position ?

Eh oui ! La position compte pour beaucoup dans ta sélection de mains. De manière générale, il faudra que tu sois plus serré quand tu te trouves dans les premiers à parler et que tu joues plus de mains quand tu trouves dans les derniers à parler. Ce n’est pas systématique, bien sûr. Mais à long terme, jouer moins de mains quand tu es premier à parler et jouer plus de mains quand tu es dernier à parler te rapportera beaucoup d’argent. On distinguera 5 positions de relance préflop. Donc prends un stylo et note bien tout ça.

Concrètement, quand tu es premier à parler, ne relance que si tu as une paire servie, entre 22 et AA ou si tu as AK, AQ, AJ, KQ, ATs, KJs, ou QJs. Si tu comptes, on obtient 20 mains possibles, sachant que les AT, KJ et QJ doivent être pareillés. Variance : « Ceci constitue très exactement 12,5 % des mains suitées ou non-suitées que tu peux recevoir » Variance a raison, ces 12,5 % doivent être tes limites de mains à ouvrir dans cette position.

Voyons maintenant quand tu es en milieu de parole. Là, tu vas pouvoir élargir le nombre de mains avec lesquelles tu vas relancer. Tu vas garder les mêmes mains que quand tu es premier à parler et en plus tu vas ajouter les ATo, KJo, les A9s, KTs, JTs, et 89s. « On passe de 12,5 % à 15 % c’est encourageant ! » On vient d’ajouter 4 mains à notre gamme ce qui nous fait un total de 24 mains.

Voyons maintenant quand tu es en position de Cutoff, soit l’avant-dernier joueur avant les blinds. Encore une fois, tu vas pouvoir élargir ton éventail de mains à relancer. Prends sincèrement un stylo, car on commence à avoir du lourd. Conserve les 15 % que je t’ai énoncés à l’instant et ajoutes-y les mains dépareillées suivantes comme A9o, KTo, QJo, QTo, JTo, et les mains pareillées A8s, A7s, A6s, A5s, K9s, QTs, Q9s, J9s, T8s, 98s, 87s, 76s et 65s. Ça fait déjà une belle panoplie de nouvelles mains à jouer et on passe de 15 à 23 % des mains de départ possible. On vient d’ajouter 13 mains et on passe donc à 37 mains.

Voyons ensuite quelles mains relancer quand tu es au bouton. Déjà, tu vas conserver les 23 % de mains annoncées précédemment. Et tu vas y ajouter les mains non-suitées A8o, K9o, Q9o, J9o, T9o, 98o et une multitude d’As suités et suited connectors que voici A4s, A3s, A2s, K8s, Q8s, J8s, J7s, T7s, 97s, T6s, 96s, 86s, 75s, 64s et enfin 54s. Variance « Toutes ses petites mains suitées ont beaucoup d’équité face à un nombre de joueurs réduits et pourront te rapporter des gros sous si tu sais bien calculer les probas ». En effet, tu peux te permettre de relancer beaucoup plus large au bouton, car tu as bien plus de chance de remporter un coup contre moins de joueurs et en position dans ce coup. Ici, on a ajouté 15 mains à ta panoplie, on obtient donc un total de 52 mains jouables quand tu te trouves au bouton. Ce qui correspond à 33 % des mains possibles. 1 main sur 3 vaut donc la peine d’être jouée dans cette position.

Voyons enfin quelles mains jouer en position de small blind lorsque tous les joueurs à ta droite se sont couchés. Il ne reste plus que 2 potentiels gagnants du coup, ton adversaire en BB et toi. Tu vas garder les 33 % et y ajouter toutes tes hauteurs As qu’on n’a pas cité, soit A7o, A6o, A5o, A4o, A3o, A2o, et une partie des hauteurs Roi et hauteurs Dame suitées qu’on n’a pas encore cité, K7s, K6s, K5s, Q7s, et Q6s. C’est déjà un très bon début, on a ajouté 5 nouvelles mains, on obtient 57 mains jouables en position de small blind, ce qui fait que tu t’ennuieras rarement dans cette position ! Tu t’en doutes, si tout le monde avant toi se couche, c’est une bonne opportunité de remporter des jetons. Il est toujours plus facile de jouer face à un joueur qu’à plusieurs, même hors de position.

Je t’ai donc indiqué clairement et précisément quelles sont les mains qu’on peut relancer selon la position à la table. Mais je ne parlais qu’en cas précis où tous les joueurs qui ont parlé avant toi se sont couchés. Imagine juste que tu es au bouton et qu’un joueur en premier de parole a relancé, là les mains que tu pourras jouer ne seront pas les mêmes que les 33 % vus à l’instant. S’il relance, tu dois réduire ton nombre de mains pour jouer ton bouton. Et ne rentrer qu’avec tes paires servies de 22 à AA, tes AK, AQ, KQ, et ATs, surtout si tu débutes au poker. Or, il n’y a pas que la position qui doit t’indiquer quelles mains jouer. Il y a aussi les joueurs situés dans les blinds par exemple.

Quelles mains jouer en fonction des joueurs dans les blinds ?

Imagine d’abord que tu as un joueur vraiment serré et bluffable en Big blind, voire encore mieux, 2 joueurs serrés en Small et Big blind. Si tu les as analysés comme serrés et dépendant de la force de leurs cartes, tu pourras te permettre de relancer un peu plus large que ce que j’ai dit tout à l’heure. Par exemple, tu pourras jouer J9s en premier de parole, et des mains comme K7/K6/K5 suités au bouton. Si ta lecture est bonne, soit ces joueurs se coucheront comme une bonne partie du temps, soit ils te paieront et tu devras souvent construire un bluff après le flop.

Maintenant, imagine que les joueurs dans les blinds sont plutôt agressifs et ont tendance à sur-relancer ou sont plutôt loose et calling station. Tu te doutes bien que contre ces joueurs, il va falloir faire preuve de discipline et au contraire réduire le nombre de mains avec lesquelles tu vas jouer. Je te conseillerai même d’enlever les AJ, AT, KQ, KJ et QJ en premier de parole, car ce sont des mains délicates à jouer après un 3bet. Mais plus important, il te faudra être discipliné et ne pas abuser des relances au bouton, car ces joueurs agressifs auront tendance à te 3bet et tu rentreras forcément dans leur jeu à un moment ou un autre. Le plus important sera alors de bien choisir tes mains de départ et de les respecter.

Bien sûr, le poker n’est pas une science exacte. On ne peut pas se fier uniquement au profil des joueurs dans les blinds. Si tu te trouves en début de parole et que tu relances, le profil des joueurs au bouton et cutoff vont également beaucoup compter dans le déroulement du coup. C’est dans ces positions que les 3bet et les flats sont les plus fréquents. Pour rester simple, c’est dans ces positions que tu verras le plus souvent de l’action chez tes adversaires. Donc il ne faut pas respecter mon tableau de mains à la lettre, il te servira simplement de base et de repère pour la suite.

Après toutes ces précisions sur ta position à la table et les profils de tes adversaires, on peut encore distinguer un autre critère important qui doit beaucoup compter dans le choix de tes mains de départ.

Quelles mains jouer en fonction de ton tapis ?

Si tu as beaucoup de jetons comme 100 big blind ou plus, alors tu pourras largement respecter les tableaux de mains que je t’ai indiqué il y a quelques instants. Tu pourras même parfois élargir tes mains de départ selon les profils de tes adversaires et si tu es cheapleader de la table par exemple.

En revanche, si tu as entre 20 et 60 blinds effectives, soit un tapis de taille respectable, alors tu devras respecter quasiment à la lettre les tableaux de mains citées. Ne va pas t’embarquer dans des coups loose et absurdes. Car c’est avec ses tailles de tapis que les catastrophes sont vite arrivées. Par exemple, tu peux te retrouver face à un joueur qui te couvre à peine, qui n’a pas trop envie de te surrelancer et qui te paye simplement. Et une fois arrivée à la river vous avez tous deux ce qu’on appelle un pot size bet. C’est-à-dire que le pot que vous avez construit jusque-là est égal à peu de choses près à la taille de ton tapis. Et justement dans un coup mal contrôlé, ça peut partir à tapis dans ce genre de situation. Et on n’aime pas jouer un pot entre 60 et 120 blinds en général.

Enfin, si tu as 20 big blinds ou moins, tu seras en situation de push or fold et la façon la plus rentable de jouer au poker dans ces conditions sera de respecter à la lettre le tableau de Nash dont je parle très souvent dans mes formations. Ce tableau détermine les mains avec lesquelles tu dois faire tapis selon ta position à la table.

Pour finir, on peut constater qu’il y a un 4ème mini critère qui doit aussi intervenir dans tes prises de décisions et tes choix de mains de départ. C’est ton image à la table. TILT : «Quoi mon image à la table ? Mais vazy ya pas d’image à la table, moi j’fais tapis direct j’men balec de ton image».

Quelles mains jouer en fonction de ton image ?

Ici, on fait plus référence à la psychologie. Mais ton image à la table compte beaucoup dans le choix des mains que tu vas jouer. Par exemple, tu peux très bien avoir une image très agressive et être suspecté de voleur dans tous les coups, et t’en servir quand tu touches une premium preflop ou un monstre au flop. Imagine qu’un adversaire te voit comme un voleur et te surrelances au moment où tu flop ta quinte ou ta flush, ça peut facilement te faire doubler sans efforts !

Et imagine maintenant dans le cas contraire que tu as une image sérieuse et serrée à la table. Alors les moments où tu relances tu seras logiquement plus respecté par la plupart de tes adversaires, ce qui pourra te faire gagner de gros pots à l’issue de gros bluffs finement construits. Tout ceci montre bien que ton image à la table doit aussi t’influencer sur le choix de tes mains à jouer. FISH : «Ce n’est pas uniquement ce que tu as entre tes mains qui doit te guider dans un coup. C’est surtout ton ressenti, ton flair, ton instinct»

En conclusion, il y a bien un éventail de mains que tu dois relancer et qui ont plus de chance de te faire gagner de l’argent. Cet éventail doit varier selon plusieurs éléments qui sont ta position à table, les tendances de tes adversaires, la taille de ton tapis, celle des tapis adverses et ton image à la table.

J’espère que cet article t’aura éclairé et t’aidera vraiment !

Bon jeu !

Yoh.

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