Rassure-toi jeune padawan. Tu n’auras pas besoin d’être un fou en maths pour être performant à une table de poker. Ni pour comprendre les probabilités qui s’appliquent au poker. Par contre, sache que tu peux évaluer tes chances de gagner un coup. Tu peux même les déduire de ta propre intuition. Ce sera plus facile à faire et à comprendre si tu es déjà un habitué des tables.
Pour commencer, c’est quoi une probabilité ?
C’est un concept mathématique qui intervient dans tout événement quel qu’il soit au final. C’est le nombre de cas favorables à la réussite d’un événement divisé par le nombre total de toutes les issues possibles. Attention, on ne parlera que du poker sans triche, car quelqu’un qui manipule les cartes manipule forcément les probabilités. Au poker, tes «cas favorables» sont les cartes qui améliorent ta main. Et toutes les «issues possibles» sont représentées par la distribution des cartes.
Du coup, comment estimer les probas à une table de poker ?
Même si des fois, on a l’impression qu’il se passe des trucs de ouf sur les tables de poker, les cartes n’ont pas de mémoire. Elles ne choisissent pas ton destin. Et il faut que tu considères bien cette part de hasard qu’il y a au poker. Pour être un bon joueur de poker, tu dois jouer vite, calculer rapidement tes probabilités de gagner et souvent te contenter d’une approximation de tes chances. Au poker, on joue avec 52 cartes que tout le monde connaît, du 2 à l’As, et dans les 4 couleurs. 4X13 ça fait bien 52. Les combinaisons de mains au poker sont parfaitement dénombrables et donc la probabilité que tu touches telle ou telle main est calculable. Tu connais tes cartes, tu sais quelle combinaison tu souhaites obtenir avec. Pour connaître tes chances d’obtenir cette combinaison (quinte, flush, full..) tu dois compter tes «Outs» soit les cartes qui t’améliorent.. On va donc voir ensemble les 3 types de situation dans lesquelles tu devras compter tes outs.
Compter tes outs quand il n’y a plus qu’une carte à tirer (tu es à la turn)
Ici, tu sais qu’il y a 6 cartes visibles (tes 2 cartes et les 4 du board) . 52-6 = 46. Il y a donc 46 cartes inconnues. Elles sont soit dans le paquet soit chez vos adversaires. Ensuite, tu comptes le nombre de cartes qui t’aident dans ces 46 cartes et tu le divises par 46. Ce rapport t’indique ton pourcentage de chance de remporter le pot si tu suis jusqu’à la river. Fais quand même attention. Tu dois distinguer la probabilité d’améliorer ta main avec celle de gagner le coup qui est toujours inférieur ou égale ! Car le fait que tu touches une quinte à la river ne t’assure pas forcément de gagner le coup. Ton adversaire peut très bien avoir flush ou full parfois. Ce que tu dois retenir, c’est de bien connaître tes «outs» qui sont cleans, celles qui t’assurent de passer devant l’éventail de mains que tu penses que ton adversaire a !
Par exemple, si tu as 4 cœurs, tu sais qu’il en reste 9 dans le paquet, si tu cherches une quinte ventrale, tu as 4 cartes qui t’aident, si tu as un tirage quinte par les deux bouts, tu en as 8. Variance : donc tu as 9 chances sur 46, soit 19,6 % de chance de toucher une couleur. Tu as 8 chances sur 46 soit 17,4 % de chance de toucher une quinte quand tu es en openhanded soit tirage quinte par les deux bouts. Et 4 chances sur 46, soit 8,7 % de toucher une quinte quand ton tirage est ventral. Ces exemples doivent t’aider pour calculer plus vite tes probabilités de toucher ton jeu en fonction de tes outs.
Voyons maintenant quand tu as deux cartes à tirer (tu es encore au flop)
On va reprendre simplement les exemples ci-dessus. Le truc qui change, c’est que tu as deux cartes à tirer donc logiquement 2 fois plus de chance de toucher. Le calcul est simple, tu dois multiplier par 2 les probas établies ci-dessus. Par exemple, admettons que tu as 56s cœur. Le flop vient 9TJ avec 2 cœurs. Tu ne joues alors que les cœurs pour toucher une couleur, car tu t’en doutes, ta hauteur 6 n’est pas suffisante. S’il a 2 paires ou mieux et sans cœur en main, tu joues bien 9 cartes du paquet (13-4). Et il reste 47 cartes inconnues dans le paquet. (52 – tes 2 cartes – les 3 du flop). Tu as alors 9 chances sur 47 de toucher une couleur, soit 19,1 %, que tu multiplies par 2 car tu tires 2 cartes. Variance : «On obtient alors environ 38 %, ce n’est pas négligeable jeune padawan» N’oublie pas ce détail très important. Tu es au flop, tu as 2 cartes à tirer donc tes probas sont multipliées par 2.
Enfin on va voir un cas particuliers où tu as besoin de deux cartes pour t’améliorer (on est au flop et tu vas avoir besoin de la turn et de la river)
Ici, on parle bien de coups « miraculeux ». Admettons, tu avais 3 trèfles au flop et tu finis avec couleur à la river… On appelle ces coups des backdoors ! Ici, les probabilités ne s’ajoutent pas : elles se multiplient. Par exemple : tu as besoin de deux trèfles pour faire couleur et il en reste 10 dans le paquet. (Autrement dit tes adversaires n’en ont pas en main) Tu vas devoir toucher un trèfle au turn et un trèfle à la river. Tes chances d’en toucher deux successivement sont de : 10 chances sur 47 multiplié par 9 chances sur 46. Soit 21,3 % multiplié par 19,6 %. On obtient un peu plus de 4 % c’est-à-dire très peu de chance. Mais retiens bien jeune apprenti, que peu de chance ne signifie pas aucune chance ! C’est ça qui donne les rebondissements du poker : donner une chance à ceux qui ne sont pas favoris ! Et c’est comme ça qu’on voit des fish en tables finales ! ISH : «euh.. J’vois pas de quoi tu parles là…»
Voilà, travaille encore et toujours ton poker et il est fortement probable que cela paiera !!
Yoh.