Récit de Jonathan Salamon : 6 mois pour (re) devenir pro (partie 1)

Publié il y a 6 ans par Jonathan Salamon Catégorie : (Re)devenir pro par Jonathan Salomon
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Je ne sais pas si vous avez déjà vu Les Joueurs, le film culte qui a donné envie à la moitié de la Terre de se lancer dans le poker. Il y a une scène au tout début qui passe un peu inaperçue, mais qui m’a particulièrement marqué. Ça se passe juste après que Matt Damon se soit fait raser à la grosse table de Teddy KGB. On le voit, neuf mois plus tard, le visage fermé dans la banlieue de New-York entrain de conduire un camion de livraison. En voix off, blasé, il raconte  :

«  On entend pas souvent parler des mecs qui risquent le tout pour le tout et se plantent, mais moi je sais ce qu’ils deviennent. Ils finissent par accepter des petits boulots merdiques dans des équipes de nuit en se demandant comment ils en sont arrivés là. »



J’ai souvent eu cette scène en tête ces derniers mois quand je me suis retrouvé le matin dans les embouteillages en route pour le taff. Je me suis souvent  demandé comment j’avais pu faire pour en arriver là. À quel moment je m’étais planté.

Je ne me suis même pas broke pourtant. J’ai terminé mon voyage en apothéose avec le Main Event de Vegas. Je suis rentré en France, j’ai sorti mon bouquin, suis passé à la télé, à la radio, j’ai eu mon quart d’heure de gloire… Et ensuite, ça s’est arrêté. Il ne s’est plus rien passé. Rien. La fin du voyage.

J’ai complètement arrêté le poker. Je n’ai plus voyagé. Et je n’ai jamais écrit le tome 2. Pourtant, j’en ai écrit des pages à ce moment-là, mais pas celles que j’aurais dû. Je tentais d’analyser le pourquoi du comment de mon mal-être, mais je n’ai jamais rien osé publier, tant c’était sombre, et loin du souffle qui m’animait à l’époque du voyage. Je ne suis pas devenu écrivain. Et la vie étant ce qu’elle est, je me suis fait rattraper par la réalité, et j’ai du moi aussi conduire mon camion de livraison.

Cela fait plusieurs jours que j’essaye de raconter tout ça. Que j'enchaîne les paragraphes pour tenter d'analyser les sentiments qui m’animent. Mais après l’avoir retourné dans tous les sens, je réalise que ça se résume à quelque chose d'assez simple finalement : c’est difficile de rentrer en France après un long voyage et c’est encore plus difficile quand ce voyage a été aussi intense, parce qu’après un truc pareil, tout parait affreusement morne.

J’aurais pu aimer ce boulot d’architecte que j’ai repris cette année. Ça a même été le cas un temps. Responsabilités, collègues sympas, bonnes conditions de travail…Malheureusement, après l'Amérique, après la liberté absolue, après l’épanouissement total et le succès, le cadre rigide de l’entreprise était trop étroit.  Un beau matin au bout de six mois, un matin banal, comme tous les autres, pour la première fois les larmes sont montées et ça a été suffisant pour le comprendre.

J’ai essayé de me ranger. Me mettre dans le moule. Accepter mon destin. Accepter que la vie n’est pas cette progression constante que j’avais vécue loin d’ici. Accepter qu’il y a aussi des bas. Qu’on doit passer par ces bas, ne pas les ignorer, ne pas les éviter, car sinon on se retrouve plus profond encore.

Et je pense que j’ai fait ma part.

Au final, je crois qu’il fallait passer par là. Connaître la frustration pour se rappeler que les choses ont un prix. Pour comprendre que rien n’est acquis, et que l’envie se crée dans le
manque. J’ai piétiné pendant des mois, et désormais j’ai envie d’avancer.

Il y a quelques semaines, je me suis remis en mouvement. Ça s’est passé lentement, maladroitement, sur plusieurs semaines. Comme un paralysé qui regagne peu à peu l’usage des ses membres, j’ai réactivé des fonctions qui étaient engourdies.

D’abord, il y a eu cette formation en psychologie entamée en parallèle de mon boulot. Au début comme un passe-temps qui pourrait peut-être me servir en tant qu'architecte, mais qui s’est vite avérée être la chose la plus passionnante que j’avais connue depuis des mois. Passionnante ! Wow. Voilà un mot que j’avais oublié. Ça m’a surpris de sentir ce feu en moi. Ce feu qui était étouffé par la moquette des bureaux feutrés.

Puis j’ai repris le poker après deux ans d'arrêt. D’abord avec des potes. Puis un samedi après-midi, sur un coup de tête dans une partie privée. J’y ai retrouvé des sensations que j’avais complètement oubliées.

Tout s’est accéléré à partir de là. Mai : je me lance le défi de monter au poker de quoi m’acheter une moto et partir en vacances avec des potes. Juin : Je décide de m’inscrire en fac de psycho pour la rentrée. La même semaine, je reçois un coup de fil de Yoh Viral :



- Alors comme ça tu t’es remis au poker?
- Eh ouais, faut croire. Je galère un peu encore, je suis complètement rouillé.
- Ouais normal, mais ça va revenir t’inquiète. T’as pris la bonne
décision en tout cas. Le poker, c’est l’instrument de ta liberté.
- Je pense oui. Si j’arrive à redevenir aussi bon qu'avant, ça le deviendra.
- Du coup tu vas lancer le World Poker Trip 2?
- Non je crois pas.
- Pourquoi? Les gens ont kiffés. Tout le monde aimerait voir la suite
de tes aventures. Je peux même t’aider à monter ça si tu veux. Tu
écrirais sur mon site et en échange je te financerais une partie de
ton voyage.
- Wow !
- T’en penses quoi?
- Hmmm… Franchement c’est tentant mais… Le truc c’est que ma vie est
différente maintenant. Je me vois pas repartir comme ça à l’aventure
pendant un an, ou plus. Ça aurait plus trop de sens. J’ai presque 30
ans mec, je vis à Lille, près de ma famille. Et puis j’ai ma copine,
je suis bien avec elle, je l’aime, j’ai pas envie de la perdre. Au
fait, je t’ai pas dit ! je viens de m’inscrire en fac de psycho, je
reprends des études ! Je suis vraiment dans une autre dynamique de vie
là, c’est pas le bon timing pour voyager.
- Ah ouais, cool pour toi tout ça.
- Mais je voudrais bien qu’on fasse un truc ensemble quand même.
- Bah je veux bien mais quoi?
- Je veux redevenir bon au poker. Tu as un site de coaching.
- Oui et?
- Je voudrais financer mes études grâce au poker. Tu me coaches, tu
m’aides à atteindre cet objectif, et je te paie en racontant ça sur
ton site.
- Bah, le problème c’est que je sais pas si ça va intéresser grand
monde un étudiant qui joue sur le net. C’est quand même moins sexy
qu’un motard qui joue dans des tripots en Amérique du Sud…
- Mais si mec, tu te rends pas compte. C’est ça la vraie vie. Les gens
veulent pas forcément être millionnaires ( Je suis un peu en bluff,
j'avoue ). Ça les fait peut-être kiffer de voir un mec réussir à le
faire, mais ils savent pertinemment que ça reste du domaine du rêve.
Moi je te propose un truc auquel ils pourront s’identifier. L’histoire
d’un mec qui a des projets normaux : être bien avec sa meuf, faire une
reconversion professionnelle, avoir besoin du poker pour faire la
transition. Si c’est bien raconté, ça va parler à tout le monde.
- Tu crois?
- Mais complètement. L’époque où on croyait tous pouvoir devenir
MoneyMaker est passée. Aujourd’hui, la plupart des mecs qui jouent
seraient ravis de juste pouvoir arrondir leurs fins de mois en
parallèle du boulot, atteindre quelques objectifs perso, ou s’offrir
un beau cadeau de temps en temps. Montre leur que tu sais faire ça,
que la promesse que tu fais, ça marche. Montre leur que comme tu dis
souvent, même en 2017 le poker n’est pas mort, et qu’un mec qui
travaille dur peut encore y arriver. Je suis ton cobaye, je suis prêt
à bosser dur, et ils vont voir que ça marche. J’y gagne, et tu y
gagnes. Je te le garantis.
- Deal.




Voila donc où j’en suis aujourd’hui.

À l’heure où vous lisez ce texte, je suis probablement dans l’avion pour Malte, où je vais rejoindre Yoh et participer à son stage de perfectionnement d’une semaine. Ensemble, nous allons établir un plan d’attaque. Il a six mois, lui et son équipe pour refaire de moi un pro. 20 heures de coaching, le stage et les vidéos du site. De quoi me remettre sur les rails. En échange, je raconte tout ça sur son site. Non seulement on y diffusera les sessions de coaching, mais j’y écrirai un journal de ma progression.

Ce texte en est le premier article. Il y en aura 11 autres, toutes les deux semaines, ainsi que 6 vidéos, une par mois, pendant les 6 prochains mois. À la fin, en janvier 2018, ce sera l’heure de faire les comptes.

Mais pour l’heure, me voilà un peu comme au début du World Poker Trip. Les prémisses en tout cas sont les mêmes : je suis sur le point de commencer un nouveau projet de vie et le poker va m’aider à le financer. Pour autant, je sais que c’est différent. Pas seulement parce que je ne pars plus sur les routes.

Quatre ans ont passés. Quatre ans durant lesquels l’eau a plus que coulée sous les ponts.

Je me souviens du Jonathan qui s’est lancé la première fois. Solitaire, inconnu, mais avec les dents acérées et une immense faim d’expériences. Comme au poker, je tentais un shot dans la vie pour essayer de monter de limite. Et j’ai eu ce que je voulais, au delà de mes rêves les plus fous. J’ai rempli mon sac d’argent, de succès et de souvenirs et suis rentré chez moi.

C’est peut-être ça qui fait que je me sens plus lourd aujourd’hui, moins innocent que quand j’ai commencé et qu’il n’y avait qu’exaltation. Il y a bien plus à perdre désormais. C’est devenu plus dur. Tout est devenu plus dur. Même le poker est devenu plus dur. Les requins de 2017 sont autrement plus coriaces qu’à l’époque, et je sais que mes dents se sont émoussées.

Est-ce que j’aurai le talent? Les capacités? La volonté?

Je ne sais pas.

Mais je vais tenter mon shot.

Jonathan S.

Je veux rejoindre l'un des Clubs Vidéos yohviral.fr pour voir les heures complètes de coaching de Jonathan avec les pros de la plateforme ainsi que plus de 350 vidéos stratégiques pour passer mes résultats à un autre niveau.


 
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