Quand suivre au poker ?

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To call or not to call ? Parfois, tu es en situation de profond dilemme lorsque ton adversaire te met un 3e gros barrel sur une river qui fait rentrer 38 823 combinaisons de mains. Arrivent alors les maux de crâne.. Tu comptes la cote du pot, tu évalues la range adverse, tu as une idée de ses tendances de bluff depuis le début de la partie… Beaucoup d’éléments rentrent en jeu et doivent te faire prendre une décision finale qui, je l’espère sincèrement, sera la bonne. Je vais te montrer aujourd’hui les situations où il est optimal de suivre une mise au poker. On peut déjà catégoriser 2 moments différents dans le déroulement du coup.

Le préflop

Au début du coup, c’est le préflop. Chaque joueur a 2 cartes en sa possession. Et c’est au joueur à gauche de la BB de parler en premier. Admettons que ce soit toi et que tu as une très bonne main. Ta première intuition serait de relancer pour montrer de la force et réduire le nombre de participants au pot. Et cette intuition est bonne, félicitations ! De manière générale, quelle que soit ta position et sauf dans les cas très particuliers, il ne faut pas «limper préflop», c’est-à-dire de simplement payer le montant de la big blind pour aller voir le flop pour pas cher. Ça te décrédibilise à la table et tu n’auras pas le rôle de l’agresseur.

Quand un joueur relance préflop et que tu as la «position» sur lui, c’est-à-dire que tu dois parler après lui tout au long du coup, tu as une 1ère décision intéressante. Selon ta main, mais aussi les tendances de ce joueur et de ceux dans les blinds, tu peux décider de le sur relancer pour isoler, ou simplement payer et faire rentrer de manière plus fréquente les joueurs en blinds. Selon la situation, les 2 choix ne sont pas des erreurs même si la plupart des joueurs pros ont tendance à 3bet en bluff ou en value plutôt que de « flat » en position, soit de simplement payer l’ouverture adverse. Enfin, il est aujourd’hui très commun de voir les joueurs défendre leur big blind avec des mains parfois très marginales. Et c’est une stratégie qui s’avère bonne sur le long terme grâce à un calcul simple : si l’adversaire relance 2 BB, le montant minimum, et que tout le monde a jeté ses cartes, vous devez donc rajouter 1 BB dans environ 4BB en comptant les antes. Investir 1 euro pour en prendre 4, vous devriez avoir 20 % d’équité pour que le call soit bon sur le long terme, ce qui est valable une très grande partie du temps. Encore faut-il savoir gérer le coup après le flop et ne pas s’emballer avec 9-3o sur 986 tout a cœur. Voilà en résumé ce à quoi vous pouvez être confronté au moment du préflop. Voyons maintenant le postflop.

Le post flop

Après le premier tour d’enchère, c’est le post flop. Admettons que tu n’es pas l’agresseur et que tu as simplement payé en position ou hors de position une relance adverse pré flop.

Tu as la position :

Si le joueur adverse émet un «continuation bet» soit une mise de continuation, tu dois prendre une nouvelle décision.

Si tu as touché une paire ou mieux le coup se fait assez facilement. La meilleure décision est de simplement payer l’adversaire pour garder tous ses bluffs potentiels dans le coup.

Si tu n’as pas touché une main faite, mais que tu as un tirage couleur ou quinte, tu as le choix entre payer ou relancer. Car abandonner ici est en général une décision perdante. Payer en position est une très bonne idée pour contrôler la taille du pot. Tu n’es certainement pas encore devant et tu n’es pas sûr de faire fold ton adversaire en le relançant à tirage. Je te conseillerais surtout le call pour aller trouver une couleur et réaliser ton équité.

Si tu n’as absolument pas touché le flop comme par exemple 78s sur 25J multicolore, et que ton adversaire mise, ici, tu dois te coucher. C’est la décision la plus sage sur le long terme. Tu peux attendre et rencontrer des situations plus favorables plus tard dans le tournoi. En revanche, une infime partie du temps, tu peux t’accorder une petite fantaisie. Face à une catégorie de joueurs agressifs, il peut s’avérer avantageux de simplement payer le joueur adverse pour représenter une main faite, telle une pocket paire, un 5 ou même un Valet. De façon à ce que les fois où il est en bluff et qu’il abandonne en checkant au turn sur une brique, tu lui mettes un barrel en bluff à ton tour. S’il était en bluff au flop, tu peux être sûr à 300 % sur la vie d’Anissa Kate que le mec en face va se coucher. Et c’est là que le fait de simplement payer peut être redoutable. Attention à ne pas le faire trop souvent et bien sélectionner vos mains pour utiliser ce type de play.

Tu n’as pas la position :

Juste après l’abattage du flop par le croupier, c’est à toi de parler et tu es en BB. Que faire ? Généralement, les joueurs préfèrent checker ici, ce qui est un play standard. Quelle que soit leur équité sur le board face à la range adverse. Qu’ils aient bien touché ou non le flop, ce play permet de respecter le relanceur initial qui va souvent continuation bet sur tout type de board. S’il mise et que..

…tu n’as rien du tout, il est conseillé de te coucher.

..t’as touché la top paire ou mieux, il est évidemment bon de call, car tu es considéré favori. Mais il est parfois mieux de relancer ton adversaire pour se défendre face aux tirages. Et cette fois comme tu n’auras pas l’avantage de la position dans ce coup, tu devras potentiellement faire 3 check call d’affilée, ce qui est délicat avec une simple top paire.

… tu as touché un tirage quinte «open handed» ou un tirage couleur, c’est le même principe. Aujourd’hui, les joueurs ont tendance à relancer en semi-bluff ici, pour miser en bluff sur toutes les turn afin de mettre un maximum de pression, car c’est en jouant comme ça que tu feras fold une main meilleure que la tienne à ton adversaire. En plus, simplement payer la mise adversaire te met dans une situation délicate où tu vas devoir subir le coup en espérant toucher à la river, et parfois sombrer dans un bluff mal construit et fatal lorsque tu ne touches pas. Finalement, on se rend compte que c’est souvent la position qui doit te faire pencher pour le call ou la sur relance selon les situations.

En conclusion, je te conseillerais de manière générale de suivre quand tu as une paire et de relancer quand tu as mieux qu’une paire. Retiens bien que les tirages sont plus faciles à jouer en position.

Le travail paie toujours.

YoH

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