Aujourd’hui, on va parler d’un des pires ennemis des grands joueurs de poker : la variance.
Variance : «Coucou, c’est moi variance, si le banquier t’a appelé ce matin, c’est ma faute». Je te l’ai déjà présenté dans la vidéo sur les 3 pires ennemis du poker. La variance, c’est ce qui permet aux joueurs débutants de vaincre les bons joueurs de temps en temps. C’est ce qui permet d’équilibrer la part de chance entre les bons et les mauvais joueurs. Grâce à elle, les fishs ont une chance de gagner parfois. On parle ici de court-terme. Un fish peut très bien gagner un tournoi en ligne même s’il ne maîtrise pas le jeu. Il peut gagner s’il a tout le temps les bonnes cartes pour jouer. Parfois, les bons joueurs ne peuvent rien contre la variance. Je vais te résumer en 3 points ce qu’est la variance.
Concrètement, qu’est-ce que la variance ?
Concrètement, ce sont des probabilités. Par exemple, si tu fais tapis avec ta paire de Rois avant le flop et que tu es payé par un joueur qui a une paire de 6, alors tu as 1 chance sur 5 de perdre, malheureusement. Le joueur en face peut très bien toucher brelan ou quinte. C’est la variance qui se charge de faire apparaître un six sur la table 1 fois sur 5. Et tu ne peux rien contre ça. Parfois, tu es obligé de faire tapis, car tu n’as plus beaucoup de jetons. Et souvent, un joueur te paie avec une main moins bonne que la tienne, mais une main correcte. Eh bien, ce n’est pas une erreur de sa part, car justement, tu n’as pas beaucoup de jetons. C’est le jeu. Tu ne peux rien faire contre cette foutue variance. Tu dois forcément la subir à chaque fois que tu rentres à une table de poker. Autre exemple de situation où la variance est tenue pour responsable. Quand tu as AK et que ton adversaire a AQ ou AJ. Vous avez tous les deux une super main et admettons vous décidez d’aller à tapis.
VARIANCE : «Les probabilités pour qu’au final, tu remportes le coup ne sont « que » de 70 % ». Oui, environ 2 fois sur 3, le joueur adverse peut très bien toucher une dame ou bien un flop TJK pour quinte. Perdre un coup comme celui-ci ne doit pas te choquer ou te perturber. C’est très commun au poker. Tous les joueurs sont obligés de perdre tôt ou tard ce genre de coup lors d’une partie et quel que soit leur niveau. Mais les meilleurs joueurs n’ont pas peur de la variance, car ils la connaissent et savent comment la subir au minimum. Plus tu hausses ton niveau de jeu, plus tu t’habitues à la variance. Et si tu joues toujours en pensant au long-terme, elle te paraîtra moins douloureuse.
La High variance
Parfois, on parle de High Variance. C’est quand elle est très présente et déterminante dans le déroulement d’un coup. En gros, c’est la question qui se pose dans les situations où tu dépends uniquement des cartes et que tes compétences ne rentrent plus en compte. Quand tu entends que ça gueule à une table pas loin de la tienne, alors c’est qu’il y a un gros coup qui se passe et que la variance a encore frappé. Ça arrive notamment quand deux joueurs partent à tapis avant la fin du coup. Il y a encore des cartes à venir. La tension est palpable. Pour l’instant, aucun des deux joueurs n’est sûr à 100 % de remporter le coup. Par exemple, si un joueur fait tapis avec AK sur un flop KT3 avec deux cœurs et qu’il est payé par QJ suité cœur, tu l’as compris. Les deux joueurs ont chacun 50 % de chance de gagner. Rien n’est fait et c’est aux cartes de parler maintenant. Un vrai cauchemar pour certains qui provoque souvent beaucoup d’animations aux tables.
Comment éviter au maximum la variance ?
Si je te parle de tout ça, c’est pour enchaîner avec la technique qui est considérée comme le meilleur bouclier contre la variance. Au contraire, on parle ici de «Low variance». Qu’est-ce que c’est ? C’est quand tu décides de reporter au plus tard possible le moment où tu vas faire tapis. C’est quand tu ne veux pas engager tous tes jetons avant que la dernière carte ne soit révélée. Attention, cette stratégie ne s’applique pas dans toutes les situations. Quand tu as vraiment un petit tapis, tu es obligé de jouer High variance et de tout pousser au milieu pour espérer doubler. Car c’est mathématiquement impossible que tu sois gagnant à long terme si tu joues en prenant le moins de risque possible. C’est le poker. Tôt ou tard, la variance te rattrape et tu dois l’affronter.
En revanche, il est parfois très bon de jouer low variance dans certaines situations. Contre certains types de joueurs, dans une certaine dynamique de table. Concrètement, avant le flop, ça se traduit par des limps, c’est-à-dire des mises de 1 blind pour rentrer dans le coup. Et après le flop, jouer low variance, c’est checker ou simplement payer les mises adverses. Soit prendre le moins de risque possible à tout moment d’un coup. Cette stratégie te permet de jouer plus de coups au total. Eh oui, plus tu économises tes jetons, plus tu peux jouer un grand nombre de coups. Jouer low variance te permet de répandre les effets de la variance sur une multitude de coups. Et crois moi, c’est bien plus agréable de jouer comme ça que de subir sur un seul coup toute la variance que tu es censé subir dans un tournoi.
Pour finir, même si on déteste tous la variance, n’oublions pas qu’elle est responsable pour une grande part du côté magique de ce jeu. Grâce à elle, certains joueurs totalement inexpérimentés peuvent se retrouver en heads-up de gros tournois et les remporter sans même comprendre comment. Ce sont les cartes qui parlent ! Donc, certes, la variance te fait souffrir et ne cessera jamais de te ruiner, mais sache que c’est elle qui te sauve parfois et qui te donne un brelan de roi contre la paire d’as de l’adversaire. Tu ne t’en souviens pas de ce coup ? C’est normal. Comme nous tous à la fin d’une session, tu as tendance à oublier les moments où tu as eu une chance de malade et à bien retenir les moments où tu as déchatté comme un poissard.
Le seul conseil que je te donnerai, c’est de bien vivre avec la variance, de faire corps et âme avec elle, te lier d’amitié avec elle voire d’amour pour elle. Pour ma part, après Anissa Kate et Anna Backara, c’est ma 3e copine. Mais retiens bien cette leçon sur la variance, car de toute manière, tu ne pourras pas y échapper si tu joues au poker !
YoH