Le bouton est une position très importante à une table de poker. Quand tu es au bouton, tu es à la droite de la small blind. Regarde, on te fait une image simple. En gros, tu as la position sur tout le déroulement du coup. C’est-à-dire que tu seras le dernier à parler à chaque moment du coup. Et c’est toi qui reçois les cartes en dernier. Si tu débutes au poker, tu vas très vite te rendre compte que c’est un avantage énorme d’être au bouton. Tu vas pouvoir décider de ce que tu fais après que tes adversaires aient pris leur décision. Et ça, ça n’a pas de prix. Je vais te donner 2 ou 3 conseils pour bien maîtriser tes mains au bouton.
Comment jouer au bouton ?
En général, les joueurs sont bien plus actifs dans cette position. Ils ont tendance à élargir les mains avec lesquelles ils rentrent dans les coups. Et en effet, c’est la position à laquelle tu peux vraiment te permettre de jouer un large éventail de mains. Tu peux aussi bien jouer tes paires servies et tes mains premiums que tes broadway comme KQ, KJ, QJ et tes connecteurs assortis comme 67s ou 89s par exemple. Dans tous les cas, quand tu as une main jouable, tu pars déjà avec l’avantage de la position et le coup se déroulera avec beaucoup moins de difficulté pour toi. Après, il y a deux manières de bien jouer ton bouton. La manière agressive, c’est-à-dire de relancer ou sur-relancer tes adversaires. Et la manière passive quand tu payes simplement la relance adverse ou le limp adverse. La manière la plus rentable au long terme est la manière agressive. Car si tu relances tes adversaires au bouton, tu construis un pot en position et tu seras le favori pour remporter ce pot tout au long du coup. Tu es un peu le marionnettiste de la table. Admettons si tu relances ou sur-relances tes adversaires au bouton, tu représentes de la force. Je ne dis pas que tu as forcément un bon jeu. Mais simplement, tes adversaires te voient généralement sur un jeu solide. Donc, en plus de l’avantage de la position, tu as un avantage de range perçue. C’est-à-dire que sur un grand nombre de flop, tu seras crédible en misant à nouveau en position. Et ton c-bet ou «continuation bet» sera une pression suffisante pour faire coucher tes adversaires une bonne partie du temps.
Ensuite, jouer ton bouton de manière passive n’est pas mal non plus en fonction des situations. En effet, tu pourras toujours évaluer après le flop si tu décides de continuer dans le coup selon ton équité. Et le prix à payer pour continuer dans le coup sera souvent peu élevé ! Admettons que tu as simplement payé une ouverture adverse avant le flop. Si ton adversaire mise au flop, alors parfait ! Tu seras le dernier à parler et tu pourras décider de le payer si tu estimes que tu as une cote suffisante ou tout simplement si tu estimes que tu as une meilleure main que la sienne. Si tu le payes et qu’il est en bluff, il aura tendance à arrêter son bluff à la turn, etc. En gros, tu auras toujours le dernier mot. Donc même jouer ton bouton de manière passive, c’est déjà une bonne manière de monter des jetons. Ce n’est pas toi qui prends les risques en premier, c’est ton adversaire.
Comment ne pas jouer au bouton ?
À vrai dire, il n’y a pas vraiment de mauvaise façon de jouer quand tu es au bouton. S’il y a bien une position où il est rentable de jouer sur le long terme, c’est le bouton. Par contre, tu vas devoir faire preuve de finesse. Par exemple, tu ne dois pas systématiquement sur-relancer tes boutons sous prétexte de la position. Le dicton de poker « au bouton, tout est bon » n’est pas totalement vrai. Tu ne dois pas te dire, «Tiens je suis au bouton, je vais sur-relancer mon adversaire en début de parole avec ma poubelle pour le bluffer sur tous les boards». Car en fait, c’est dans cette position que tu es le plus suspicieux. En effet, comme tout le monde est au courant de cet avantage du bouton, on a tous tendance à moins croire nos adversaires lorsqu’ils sont agressifs dans cette position. C’est pourquoi je te conseille de ne pas trop bluffer à cette position contre des joueurs calling station qui paieront tout jusqu’à la river. C’est une mauvaise idée, car ils regarderont à peine leurs cartes et retiendront simplement que tu es un voleur au bouton. Au contraire, tu peux jouer agressivement contre des joueurs serrés et qui folde beaucoup. Il faut toujours bien choisir tes cibles et adapter ton jeu face à ton adversaire. Retiens bien. Ne jamais jouer son bouton toujours de la même manière par automatisme. Si tu sais t’adapter aux situations, tu seras un joueur redoutable.
L’avantage du check back
Pour finir, il y a un truc hyper cool au bouton. Si tu décides de jouer ta main et que tous tes adversaires check au flop, tu as le choix entre miser et check back. En gros, tu as le choix entre leur faire payer un prix pour voir la turn ou au contraire prendre la carte gratuite et contrôler la taille du pot. Tu peux jouer comme ça t’arrange. Tu es le king. Tu peux varier ta façon de jouer après le flop. Si tu considères par exemple que ta main n’est pas assez forte pour être misée en value et trop forte pour être tournée en bluff alors tu peux check back tranquillement. Si tu considères au contraire que ta main est trop vulnérable face aux tirages, tu peux miser pour faire payer tes adversaires s’ils désirent voir la carte suivante. On en revient toujours au même point de cet avantage de la position. Au bouton, tu auras plus d’infos que tes adversaires et tu peux en profiter pour leur mettre des coups de pression.
En conclusion, tout ce que tu dois retenir, c’est que le bouton, c’est la position à laquelle généralement, tu perds le moins et tu gagnes le plus. Tout ça, tu vas le comprendre à force de pratiquer ce jeu et d’apprendre chaque jour de nouvelles techniques.
YoH
